• Vous décrochez

    -Allô?

    La voix féminine qui grésille vous est complètement inconnue, mais votre instinct vous dit que vous la connaissez. Vous répondez au salut.
    -Oui?
    -Tu vas bien? (la voix semble inquiète)
    -Euh oui oui, pourquoi?
    -Oh... parce que... je sais pas, j'ai eu un sale pressentiment, euh... du coup, voilà, je suis venue et... là, je suis chez toi, je trouve personne dans la maison, où tu es?
    -Mais euh... en fait... vous êtes qui?
    -... (il y a un silence au bout de la ligne, puis la voix reprend d'un ton las) c'est pas drôle, No. Tu es où?
    -Je sais même pas qui je suis moi-même, alors comment vous voulez que je sache qui vous, vous êtes?
    -... (très long silence, puis vous entendez un gros soupir) bon, d'accord. Tu es où? Que je vienne te chercher.
    -Dans la forêt, au fond du jardin, genre à côté d'une p'tite maison blanche mais glauque. Faites attention, il y a une... espèce de... donjon... euh... enfin ça pourrait être dangereux quoi...
    -... (encore un silence)... euh, je viens de sortir du côté du tombeau et je vois absolument rien à part... euh... des arbres, le tombeau et toi avec le téléphone.
    -... (vous êtes interloquée. Vous répondez d'une petite voix) ah, d'accord.
    -Bon ben, je raccroche et j'arrive tout de suite, hein!

    Vous voyez une silhouette descendre les escaliers du côté ouest de la maison... le donjon a complètement disparu. Vous vous sentez ridicule. La personne s'approche, essoufflée, un téléphone à clapet à la main. Si vous tournez la tête vers l'allée, vous voyez une voiture couverte de poussière garée de travers en plein milieu.
    C'est une jeune fille un peu ronde, brune d'yeux et de cheveux -un peu plus petite que vous- et qui vous regarde bizarrement (encore plus bizarrement si vous êtes vêtue d'une robe de mariée, quelle idée aussi, faut dire...).

    Elle vous demande ce que vous fichez là.

    → Je cherchais le tombeau
    → Absolument rien, pourquoi?